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![]() Pêchers en fleurs |
![]() Pals |
L’Agly irrigue le Fenouillèdes. La Têt descend du Capcir et arrose le Conflent, le Ribéral et rejette ses alluvions dans la Méditérranée ; le Tech prend sa source sur les flancs du Costebone et draine le Vallespir.
Ce que le Vésuve est à la baie de Naples, le Canigou l’est à cette plaine du Roussillon. Son massif domine la région et a toujours été vénéré par les hommes.De tout temps ce fut une région de passage :
- du Languedoc vers la Catalogne espagnole par le col du Perthus;
- du Languedoc vers la vallée du Sègre et l’Espagne intérieure par le col de la Perche.
L’histoire nous conte qu’au 2ème siècle avant Jésus-Christ, en fait de -118 à +400, le Roussillon fait partie de la Narbonnaise romaine. La voie Domitienne, reliant l’Italie à l’Espagne, franchit la Têt un peu en aval de Perpignan et passe les Albères au col du Perthus. La Cerdagne est rattachée à la Tarragonaise, province romaine du versant sud des Pyrénées qui fait pendant à la Narbonaise au nord.
![]() Ile-sur-Têt |
![]() Eus |
Puis, de 414 à 718, c'est l'occupation des Wisigoths. En 718 les arabes envahissent la Catalogne et investissent le lieu jusqu'en 759.
Pépin le Bref , en 759, repousse les arabes, le Roussillon est érigé en Comté dépendant du comte de Barcelone nommé Joffre le Poilu. Ce comte fonde une véritable dynastie qui se soucie bien peu de l’autorité des Carolingiens. En 873, il installe un de ses fils à la place du comte de Cerdagne, Salomon. Son frère Miron obtient le comté du Roussillon. Ses descendants règnent sur le Conflent ; ils résident dans leur palais de Corneilla et l’un d’eux, nommé Guiffre, fonde en 1001 l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou. Mais, les morts successives, sans héritiers directs, des comtes de Besalu en 1111 , de Cerdagne en 1118, de Roussillon en 1172, font que la dynastie s’éteint. Le Roussillon et la Cerdagne sont légués au comte de Barcelone. Les comtes de Barcelone rassemblent sous leur couronne la totalité des pays catalans. Hix, capitale depuis la fin de l’époque romaine, est abandonnée au profit de Puigcerda. Un prince héritier bénéficie de l’alliance matrimoniale de son père et devient aussi roi d’Aragon, Pierre II.
Au 13ème siècle, le roi d’Aragon Jacques 1er (Jaume I) qui vient d’enlever les îles Baléares à une dynastie musulmane, en fait don à son fils, avec, en plus, le Roussillon, la Cerdagne et Montpellier. Ce fils prend le nom de « roi de Majorque » et choisit Perpignan comme capitale.Ce fut la période d’essor de Perpignan : la première pierre de la cathédrale fut posée par le seigneur Sanche ; le palais des rois de Majorque fut édifié au centre de la ville-on peut toujours l’observer et le visiter aujourd’hui . Sanche fût seigneur du Roussillon jusqu’à son décès.
Saint-Martin du Canigou Saint-Michel de Cuxa
De 1212 à 1242 ce sera son fils, le prince Nunyo, qui gouvernera le Roussillon et la Cerdagne auxquels sont rattachés le Fenollèdes et le Perapertuses. Mais, en 1239 le Perapertuses est vendu à Louis XI. Puis, par le traité de Corbeil, signé en 1258, le Fenollèdes est rattaché au royaume de France.
Vingt ans après la mort de Nunyo, en 1242, Jacques 1er , le conquérant, prépare sa succession. Son testament, daté de 1262, donne le comté de Barcelone et le royaume d’Aragon à son fils aîné, l’infant Pere. Le royaume de Majorque et de Minorque, Montpellier, ainsi que le comté du Roussillon et la Cerdagne, reviennent au fils cadet Jaume II (Jacques). Ce dernier imprimera un élan bâtisseur et réformateur. Il fonde en 1263 la procuration générale, fait rédiger les plus anciens documents cadastraux en Europe : les capbreus ancêtres des matrices cadastrales (1292-1293), réorganise les routes et les réseaux d’irrigation, indispensables à l’économie du pays. L’héritier du royaume, le fils de Jaume II, fut un moine mendiant sous la robe de Saint-François, il mendie dans la ville dont il aurait dû être prince. Son frère, l’infant Sanche, prend la couronne et règnera jusqu’en 1324. Sa succession fût assurée par le troisième fils de Jaume II, l’infant Cardinal Philippe. Mais il est fransiscain, de la tranche la plus dure de l’ordre, qui refuse tout compromis avec le temporel.
Ce sera finalement un petit garçon, fils du plus jeune fils du roi Jaume II qui deviendra roi de Majorque en 1329. Il règnera jusqu’en 1344. En 1344, Pierre IV d’Aragon met la main sur le royaume de Majorque. Les deux catalognes repassent sous la même bannière espagnole, les comtés sont gouvernés par les comtes-rois d’Aragon jusqu’à l’extinction de la dynastie catalane en 1409.Au début du 15ème siècle le Roussillon et la Cerdagne constituent, au sein de l’état Aragonais, une sorte de fédération autonome. Les « corts » catalanes siègent à Barcelone mais Perpignan vient immédiatement après en importance ; Les deux versants pyrénéens forment une même communauté de commerce, langue et culture.
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En 1462, alors que Jean II d’Aragon gouverne la Catalogne et la Navarre, une rébellion éclate en Catalogne (à voir les causes de cette rébellion ?). Pour la mater Jean II fait appel à Louis XI qui, moyennant 200000 écus d'or, gagés sur les deux comtés du Roussillon et de la Cerdagne, avec les châteaux de Perpignan et Collioure, met 700 lances – c’est-à-dire 7000 cavaliers et les gens de pied qui vont avec- à la disposition du Comte. Le traité de Bayonne est signé le 9 mai 1462.La somme prévue n’ayant pas été versée, Louis XI proclame l'annexion des deux comtés: le Roussillon et la Cerdagne. Les roussillonnais, habitués à la large autonomie dont ils jouissaient sous la tutelle des rois d'Aragon, supportent mal le despotisme du vice-roi Antoine de Lau désigné par Louis XI. Mais ils durent se soumettre. En juillet 1462, les troupes françaises pénètrent en Roussillon par le Pas de SALSES et, en janvier 1463 les garnisons de Perpignan et Collioure se rendent.Ce fut l'essor temporaire de Collioure parce que Louis XI a voulu développer ce port. Il gagne d'abord les bonnes grâces de la population en signant une "lettre de grâce". outre les privilèges accordés par les souverains catalans espagnols, il accorde ceux appliqués à Aigues-Mortes au 13ème et 14ème siècles; ce port était alors en déclin. Il aménage, pour les colliourencs, des franhises et exemptions d'impôts (taille des roturiers,péage sur terre et mer,prêts hypothécaires ou censals). Il réglemente le commerce du sel et le droit de gabelle. Le 7 août 1475, il tranche en faveur de Collioure le différend séculaire, qui opposait Collioure et Argelès, à propos des pâturages sur les pentes des Albères. Enfin, il remplace le nom de Collioure par celui de Saint-Michel, archange pour lequel il a une grande dévotion. La ville reprendra son nom en 1493 quand elle repassera sous la domination Aragonnaise.Mais s'en sera fini de la puissance de Collioure qui redeviendra un simple petit port de pêche, jusqu'au 20ème siècle.
![]() Pont de Camprodon |
Trente ans plus tard, en 1493, Charles VIII, pour avoir les mains libres pour ses campagnes d’Italie, et s’arroger les bonnes grâces, la neutralité, de l’Espagne, va redonner le Roussillon et la Cerdagne aux souverains d’Aragon : Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille. Ferdinand va fortifier la région et fait construire en un temps record, en 1497, la forteresse de Salses. La tutelle espagnole va durer jusqu’en 1659.
En 1639-1640 les catalans se révoltent contre le gouvernement de Madrid. Richelieu, qui a les mêmes ambitions que LOUIS XI, et mène une politique des frontières naturelles, ne peut se résoudre à cet abandon de la Catalogne française et décide d’intervenir. Salses est l’enjeu d’une lutte implacable ; les français enlèvent le fort en juin 1639 mais le reperdent en janvier 1640. Un traité d’alliance est signé en 1641 et Louis XIII devient comte de Barcelone. Une garnison espagnole tenant Perpignan, le siège est décidé. La population et la garnison meurent de faim. L’infanterie espagnole capitule le 9 septembre 1642, la garnison de Salses reprend le chemin de l’Espagne le 15 septembre. Le Roussillon et la Cerdagne sont réoccupés entièrement.
Le traité des Pyrénées en 1659 va ratifier le rattachement à la France. Il a été signé à l’autre bout de la chaîne des Pyrénées, dans l’île des faisans sur la Bidassoa. Ce traité accorde à la France le Roussillon et 33 villages de Cerdagne ; ces 33 villages sont choisis parmi les plus proches de la frontière, mais Llivia, considérée comme « ville », reste à l’Espagne. Elle a constitué une enclave dans la France, reliée à Puigcerda par une route internationale avec douane, jusqu’à la fin des années 1990. Mais aujourd’hui, avec l’appartenance de l’Espagne et de la France à l’Europe, pratiquement il n’y a plus de frontière et on peut se rendre de Saillagouse à Puigcerda en passant par Llivia.
Pendant la période révolutionnaire, les espagnols ont bien essayé de récupérer la catalogne française mais les généraux Dugommier et Augereau ont combattu sans relâche et ont finalement repoussé l’ennemi.